
Omar
Dans son parcours à l’Antenne 110, Omar a beaucoup dessiné, ce qui a lui permis de se structurer.
Ses premiers bonshommes portent de grosses lunettes et des moustaches, comme en porte son père. Ses personnages se diversifient ensuite et se complexifient : du «monsieur avec ses lunettes» ou de «Saint-Nicolas avec sa crosse», il passe à d’autres personnages, épinglés chacun avec un attribut : le skieur avec ses lunettes et son bâton, le monsieur dans la piscine avec son maillot, …
Ses dessins intègrent par la suite de nouveaux éléments qui racontent parfois un scénario. Par exemple, « le docteur avec son stéthoscope qui soigne Omar qui tousse ». Il nomme alors ce qu’il dessine mais refuse que ce soit transcrit sur sa feuille.
Omar est fasciné par le regard mais il doit aussi s’en défendre. Il dessine de nombreux personnages affublés de grosses lunettes, le plus souvent noires.
La nourriture et les boissons occupent dans sa vie une place particulière. L’aliment peut être une source de frustration lorsqu’il n’est pas accessible au bon moment. Dans ce cas, Omar s’effondre ; il crie et pleure. Dessiner ces aliments manquants (chips, chocolat, bonbons, …) lui permet de supporter leur absence.Par ailleurs,il lie les demandes de l’adulte à ses propres centres d’intérêt. Si on lui demande de dessiner un triangle, il dessine un cornet de glace, si c’est un rectangle, il dessine une gaufre.
Il regarde sur internet des émissions de cuisine et de pâtisserie, avec une préférence pour les recettes marocaines. Il s’est intéressé aussi aux gens présents sur la vidéo : «la madame avec le foulard», «la madame au marché», «la madame à la mosquée», …
Ses centres d’intérêt s’élargissent, se multiplient. Le dessin lui permet de traiter l’insupportable, qu’il s’agisse du regard de l’autre ou de l’aliment absent.